“…plus nous réfléchissons, plus douteuse devient la question de savoir jusqu’où nous pouvons parler de différentes manières de dire ; chaque manière de différente de dire n’est-elle pas en fait l’expression d’une chose différente ? »
Graham Hough
Croquis noir et blanc réalisé au fusain.
Le sujet est un homme debout, adoptant une posture de réflexion.
Il fait dos au spectateur.
Regard dirigé vers le haut.
Mains dans les poches, paraît pensif.
L’homme attend ou bien s’ennuie
il fait jour
la nuit ne viendra pas
Homme en position debout et réfléchie. Mains dans le poches, le regard dirigé vers la gauche, suggérant une introspection profonde.
Les traits sont irréguliers et variés en épaisseur.
L’homme attend ou bien s’ennuie
il fait nuit
le jour ne viendra pas
laquelle de ces descriptions est-elle vraie ?
est-ce que l’image est synonyme du texte ? est-ce que le synonyme n’est pas une impossibilité logique ? deux mots tendent vers la même chose mais ne font que tendre vers la même chose et cette chose n’existe pas
comme le dit Nelson Goodman, nous n’avons rien d’autres que des descriptions du mondes derrière lesquelles il n’y a pas de monde. En ethnographie, comme au cinéma, il n’y a rien derrière l’écran (dit Laplantine)
Le réel n’échappe pas à sa représentation
il ne s’en laisse pas défaire
tout est représentation
il n’y a que des
représentations
mais quelle différence entre une description faite de mots et une description faite d’image ?
est-ce que l’image est différente du texte ? pourrait on rendre une description faite de mots identique à une image ? Et même si l’on disait par le langage tout ce que contient l’image, dans ses plus infimes détails, tout, la teinte du blanc rapportées à un code couleur, parviendra on à la dire ? ça ne serait qu’une perspective car ce code couleur n’est que le code couleur d’une convention donnée il y a mille langage pour décrire cette image il y a mille perspectives
une infinité de
manières de faire des monde
ce qui distingue une bonne représentation d’une mauvaise représentation
c’est
son caractère oppressif
ou libérateur
il faut libérer les autres par le regard
c’est le regard qui enferme
c’est le regard qui
libère